Père Riche, Père Pauvre est un des livres de finances personnelles les plus lu aux États-Unis et il est recommandé sur presque tous les blogs et c’est d’ailleurs comme ça que j’ai décidé de le lire.
A ma première lecture, j’ai eu envie de le jeter par la fenêtre car autant vous prévenir tout de suite, le ton de l’auteur est puant. Je me suis donc forcée à le relire une deuxième fois en essayant de fermer les yeux sur le ton pour me concentrer sur le contenu, et à la deuxième lecture j’ai conclus qu’il y avait des éléments intéressants dans ce livre, on va y revenir tout de suite :
Le contenu : 6 leçons
Tout d’abord une petite explication sur le titre du livre : l’auteur nous parle pendant tout le livre des deux influences de sa vie, son père biologique d’une part, le père « pauvre » et le père d’un de ses amis, le père « riche ». Il nous raconte donc comment il a appris à gagner de l’argent grâce à son père riche et comment il a vu son père pauvre faire d’énormes erreurs. La première partie du livre porte sur les leçons du père riche.
Première leçon : les riches ne travaillent pas pour l’argent.
Les riches ne travaillent pas pour l’argent, ils travaillent, mais ils travaillent pour apprendre des choses qu’ils peuvent ensuite utiliser pour gagner de l’argent et répéter le processus. Je trouve que c’est une bonne idée et un bon conseil : apprendre tous les jours quelque chose de nouveau permet d’avoir un grand nombre d’idées et donc de pouvoir puiser dans ses idées pour les mettre en pratique les unes après les autres et éventuellement trouver de nouvelles façons de gagner de l’argent.
Un autre aspect sympa de la leçon est que le père riche vit assez simplement. Il a une maison modeste et une voiture modeste. Autrement dit, il ne fait pas le lien facile entre « riche » et « canapé cuir et Ferrari ». D’après lui être riche veut simplement dire que vous n’aurez jamais à vous inquiéter pour payer vos factures.
Deuxième leçon : pourquoi enseigner les finances personnelles ?
Dans cette partie du livre, l’auteur redéfinit les termes « atout financier » et « obligation financière« . Pour lui, un atout c’est uniquement quelque chose qui vous rapporte de l’argent. Il dit que beaucoup de gens comptent leur maison comme un atout alors qu’en fait c’est un handicap. Votre maison a certes une valeur mais vu qu’elle ne vous rapporte pas de l’argent, ce n’est pas un atout. En revanche si en plus de votre résidence principale vous avez une résidence secondaire que vous louez, c’est un atout.
La leçon du chapitre c’est que vous devenez riche en accumulant les atouts tels qu’ils sont définis dans le livre. Votre voiture n’est pas un atout par exemple. En revanche si vous possédez un compte à intérêt, c’est un atout puisqu’il génère de l’argent.
J’ai trouvé ce chapitre assez intéressant. Après l’avoir lu, j’ai pris une feuille de papier et réfléchi à mes atouts et à mes obligations puis j’ai fait le point pour voir comment augmenter mes atouts. Je pense que ce chapitre a eu pour effet de me mettre un peu au travail et de réfléchir tous les jours à comment multiplier mes sources de revenus.
Troisième leçon : mêlez-vous de vos oignons
Le message du chapitre c’est de rappeler à celui qui est en bonne condition financière qu’il ne devrait pas perdre son temps à dépenser ses revenus, mais qu’il devrait plutôt s’occuper d’investir ses revenus dans des projets qui vont ensuite devenir de nouveaux atouts financiers et lui rapporter de l’argent. Je suis assez d’accord sur ce point : payez vos dettes et ensuite occupez vous de générer plus de revenus.
Quatrième leçon : les taxes et les grandes entreprises
Bon c’est avec ce chapitre que je commence à décrocher un peu. Dans les trois premiers chapitres, Kiyosaki (c’est le nom de l’auteur) parle de rester simple et à partir de ce chapitre, il commence à décrire la belle vie avec les Porsches. Après tout, chacun son truc.
Il donne ensuite un certain nombre de conseils en ce qui concerne les niches fiscales : où investir votre argent pour que le gouvernement ne vous le vole pas. Je pense que ces conseils sont difficilement applicables ailleurs qu’aux Etats-Unis, donc on ne va pas s’y attarder.
Cinquième leçon : les riches inventent l’argent
Dans ce chapitre, l’auteur raconte comment il s’est fait $40,000 un jour en 5 heures en rachetant une maison et en la revendant tout de suite après. Il nous dit ensuite que sa nouvelle monnaie ce sont les maisons qu’il achète et revend, plus les dollars.
Là c’est pareil, c’est difficile de le suivre dans ce chapitre. D’une part il a sans doute eu énormément de chance pour trouver une maison dont le prix de vente était très bas et pouvoir la revendre tout de suite après. Ensuite, il donne l’impression que l’immobilier « agressif » est la seule façon de se faire beaucoup d’argent et que tout le monde devrait faire pareil que lui.
Étant donné qu’il faut un certain capital de départ tout de même pour l’immobilier, je conseille plutôt à ceux qui veulent augmenter leurs atouts financiers à chercher ailleurs. Avec internet, il me semble qu’il y a plein d’opportunités pour vendre des choses que vous fabriquez vous même, vendre la musique que vous créez, etc etc.
Sixième leçon : travaillez pour apprendre, pas pour l’argent
J’adhère complètement avec le titre de la leçon, vous allez me dire, quand on est thésard heureusement qu’on ne travaille pas pour la paye
Mais là où j’ai du mal c’est avec le ton employé ! Ok il y a des gens qui bossent dans des usines ou dans des open space, ok ils y passent beaucoup trop de temps pour pas assez d’argent, mais est-ce bien nécessaire de les appeler des « hamsters » ? Hamster parce que c’est comme s’ils étaient dans une roue qui tourne tout le temps enfin vous voyez l’image.
Déjà il y a une petite chose qui me fait toujours rire quand j’entends quelqu’un employer ce terme, c’est qu’ils oublient souvent que s’il n’y avait pas de hamsters, leurs actions et stock option ne rapporteraient sans doute rien.
Bref, je pense que c’est important d’apprendre autant que possible et de tirer tout ce qu’on peut d’une expérience, parce qu’effectivement, ça peut changer votre vie. Par contre je ne pense pas que ce soit nécessaire de prendre les autres de haut ensuite.
Les commencements
Le reste du livre s’intitule les commencements, mais il ne s’agit pas de donner des conseils pour commencer à prendre vos finances en main et à investir, mais plutôt d’une suite de conseils pour augmenter votre productivité.
Surmonter les obstacles
Pas d’exemples pratiques ici, il ne s’agit que d’obstacles psychologiques : la peur, le cynisme, la paresse et l’arrogance. J’ai trouvé ce chapitre assez intéressant.
Commencer
Pareil, beaucoup de promesses, mais pas grand chose en réalité. Il y a de bons conseils du genre « à chaque jour suffit sa peine », mais ensuite, il y a encore le ton un peu puant. Le chapitre se termine sur les trois façons de gérer son argent d’après l’auteur : soit vous le gaspillez sur du consommable, soit vous le mettez à la banque, soit vous l’investissez. Mais pas de conseils d’investissements, malheureusement.
Vous en voulez plus ?
Ah voilà, un autre chapitre qui me plaît : lisez des livres, prenez des cours, participez à des séminaires. Dommage que les meilleurs conseils, soient à la fin du livre et que ce soit un conseil pour lire un autre livre !
Conclusion : à lire ou pas ?
J’espère que vous avez réussi à lire jusqu’ici. Donc résumons, dans Père Riche, Père Pauvre il y a du bon, du mauvais et du carrément naze, c’est sur.
Le bon, c’est que la plupart des conseils, sont vraiment solides : vous devriez faire tout ce que vous pouvez pour ne pas gaspiller d’argent et augmenter vos atouts financiers jusqu’à ce que vous puissiez arriver à l’indépendance financière, c’est à dire que vous gagnez suffisamment pour vous passer d’employeur. Bien sur j’adhère.
Le mauvais, c’est que ce livre ne vaut pas grand chose si vous êtes à la recherche d’exemples concrets d’investissements. Il vend du rêve quoi.
Le carrément naze, c’est le ton employé, le vocabulaire, le coup des hamsters etc. Mais je sais que ça me choque moi et que ça n’en choquera pas d’autres.
La seule raison pour laquelle je peux vous conseiller ce livre, c’est si vous êtes vraiment en manque d’inspiration, sinon, il y en a plein d’autres qui valent le coup, et nous y reviendrons bientôt !